Avec la hausse des transactions online, le risque, pour une société pure player, d’avoir un nom de domaine ou de marque fade, peut conduire à une sous-performance dramatique. Pourtant, de nombreux dirigeants traitent encore cette question trop rapidement, notamment avec le choix d’un nom trop descriptif, et nombreux sont ceux qui doutent de l’intérêt de travailler avec un spécialiste du naming pour accroître leur performance. « Qu’est-ce que ça va nous faire gagner ? », reste une question classique. Voici des cas qui montrent qu’un nom performant peut faire gagner beaucoup plus qu’il ne coûte.
Pour évaluer ce qu’un bon nom de domaine fait gagner, l’idéal est d’étudier des cas avant/après.
Le naming n’étant pas une science, il n’existe pas de baromètre de puissance d’un nom de domaine par rapport à un autre, ce que regrettent les esprits rationnels. Ainsi, la seule façon de mesurer l’intérêt d’un naming de qualité, c’est de comparer les résultats qu’enregistre une marque après son rebranding. Parmi les exemples, l’expérience « notoriété » d’OOREKA est très signifiante.
Ooreka.fr : l’exemple d’un changement de nom de domaine efficace
Lorsque Christophe Poupinel crée ComprendreChoisir, il ne pense pas « marque » mais url, et opte pour ce nom (trop ?) courant issu de deux noms communs. Après quelques années, bien géré, son business génère un trafic SEO élevé et une bonne rentabilité (plus de six millions de visiteurs uniques par mois), mais il est surpris de constater que la notoriété du site est proche de zéro. Ses proches ne retiennent pas encore le nom ou l’écorchent, tandis que des tests montrent que ses visiteurs confondent le site avec d’autres adresses aléatoires sans se souvenir qu’ils sont déjà venus ! Christophe a une intuition : avec ce nom très commun et rationnel qui ne crée pas de mémorisation, il n’a pas construit de marque et le site n’en tire ni le trafic, ni les bénéfices qu’il mérite.
Un nom qui génère enfin les bénéfices d’une vraie marque.
Changer le nom du site est un véritable challenge, car son trafic est conséquent. Pourtant, un travail bien mené a conduit Christophe et son équipe à choisir le nom OOREKA, accompagné d’un logo sympathique (la petite chouette orange). Un an après ce changement, les chiffres étaient clairs : le trafic est revenu à son niveau optimal, mais surtout, il a continué de progresser jusqu’à ses 10 millions de visiteurs mensuels actuels, et obtenir pas moins de 20% de mémorisation ! Ooreka est ensuite devenu une marque qui, comme l’évoque Christophe Poupinel, a généré une véritable préférence de clic, et cette notoriété enfin acquise, lui a permis sa belle progression. Il a ensuite visé une place dans le Top 20 des sites Français.
De nombreux exemples de renaming de qualité.
Je me permets aussi de citer ce cas de changement de nom de marque hors de la sphère digitale que j’ai expérimenté avec Winery Caroline*, un vin du Sud de la France qu’un groupe majeur avaient essayé de positionner sur un créneau contemporain. Le public le délaissait, semblant le prendre pour un cru produit aux USA. En toute simplicité, nous l’avons renommé Maison Caroline, ce qui nous a permis de communiquer sur ses vins issus d’un mas typique, avec « des vins faits maison », en capitalisant sur le nouveau terme « maison », si bien que dès l’année suivante, la marque a connu une progression de ses ventes de 44% en GSA. Ou encore la spirale du succès de covoiturage.fr (encore un nom commun faible qui le bloquait, surtout à l’international) après son rebranding pour l’excellent nom BlaBlaCar… pour devenir leader mondial du covoiturage.
Pour créer notre nom de domaine, il y a des erreurs à ne pas commettre
Pour le dirigeant, il est ainsi essentiel de mettre de vrais moyens pour se doter d’un nom performant qui va favoriser son démarrage, et d’ainsi éviter les erreurs comme :
- L’utilisation de noms communs explicatifs (comme vacances-passion qui est peut-être capvacances ou promovacances, créant peu de mémorisation et trop de confusion à terme, même s’il rassure lors du lancement (il permet le démarrage de la start-up, mais pas son accélération),
- le nom de marque à la start-up soit disant branché, issu d’une racine Thaï, qui ne raconte aucune histoire pour un public européen,
- le nom de société qui arbore le patronyme du fondateur, ou pire, ses initiales, qui ne véhicule pas de valeur et qui sera difficile à revendre,
- et enfin, le nom de marque trop proche d’un concurrent lointain qui a déposé un nom ressemblant mais pas identique dans une même classe juridique (classe de Nice) au niveau Européen…
Le nom de domaine ou la marque sont chaque jour plus essentiels
Aujourd’hui, l’utilisation systématique des moteurs de recherche, le zapping des internautes pressés qui choisissent en quatre secondes sur une page Google, et le nombre exponentiel de marques déposées sur plusieurs territoires doit alerter le Dirigeant. C’est un acte incontournable de bonne gestion de choisir le bon nom, en se faisant aider par un spécialiste. L’investissement sera vite largement rentabilisé, avec à la clé une vraie construction de marque et de valeur.
Nicolas Wallyn